Histoire de la conduite autonome : Qui a inventé la conduite autonome ?

21 juin 2025

En 1925, une voiture sans conducteur circule sur Broadway, contrôlée à distance par signaux radio. Dès les années 1950, General Motors présente des prototypes capables de suivre des fils magnétiques incrustés dans la route. Aucun brevet fondateur ne consacre un inventeur unique de la conduite autonome. Des laboratoires universitaires aux géants de la tech, chaque acteur s’appuie sur des avancées collectives, souvent issues de concours ou de collaborations internationales. Les jalons technologiques s’accumulent, mêlant innovations logicielles, capteurs et intelligence artificielle, tandis que les enjeux réglementaires et éthiques ralentissent l’adoption à grande échelle.

Des rêves d’autonomie aux premières expérimentations : comment tout a commencé

Loin d’être une lubie de science-fiction, la conduite autonome prend racine dans les débuts de l’automobile moderne. En 1925, la Chandler Sedan inventée par Francis Houdina fend la circulation de Manhattan sans personne derrière le volant. Ce véhicule, piloté par signaux radio, intrigue la foule et lance une dynamique nouvelle dans la recherche sur la voiture autonome. La même année, le Linrrican Wonder fait sensation : il se déplace sans chauffeur, guidé à distance. Ces démonstrations, encore artisanales, font germer l’idée d’une mobilité affranchie de la main humaine.

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Les années 1950 marquent une étape technique : General Motors dévoile le GM Firebird III, un prototype qui suit la route grâce à des capteurs. Mais c’est dans les années 1970 qu’un véritable tournant s’opère avec l’apparition, au Japon, du premier véhicule autonome à caméras en 1977. Les fondations de la perception artificielle des routes sont posées.

Dans les décennies suivantes, la recherche s’accélère. Les années 1980 et 1990 voient l’université Carnegie Mellon lancer le projet Navlab aux États-Unis. En Europe, le programme Prometheus fédère équipes et industriels autour des systèmes de conduite automatisée. L’Allemagne innove avec VaMoRs, qui expérimente des camions sans conducteur.

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La décennie 2000 est marquée par le DARPA Challenge : un défi lancé à la communauté scientifique et industrielle pour faire circuler des véhicules autonomes sur des parcours complexes, sans aide humaine. Les initiatives se multiplient, réunissant constructeurs, universités et consortiums internationaux. L’histoire des véhicules autonomes s’inscrit dans une œuvre collective, où chaque progrès s’appuie sur les recherches, les succès et les échecs de ceux venus avant.

Qui sont les pionniers de la conduite autonome ? Inventeurs, équipes et projets marquants

Des géants technologiques aux constructeurs historiques

La conduite autonome s’est forgé une trajectoire unique, façonnée par des compétiteurs issus de tous horizons. Google, via sa filiale Waymo, accumule les kilomètres et les données, testant ses véhicules dans des conditions réelles à grande échelle. Tesla, en poussant son Autopilot dans les Model S et Model 3, fait entrer la conduite assistée avancée dans le quotidien de milliers d’automobilistes. BMW développe son projet iNEXT, alors qu’Audi intègre des fonctions automatisées de pointe dans ses berlines. Mercedes-Benz, pionnière dès les années 1980, continue d’alimenter la recherche sur le passage du volant à la machine.

Le foisonnement des projets européens et asiatiques

De nombreux groupes relèvent à leur tour le défi, multipliant les expérimentations et les investissements pour une mobilité autonome réelle et partagée. Renault, Volkswagen, Ford, Toyota, Nissan ou Hyundai ne ménagent pas leurs efforts. En Europe, plusieurs programmes structurants émergent : Prometheus dans les années 1980, puis L3Pilot et SCOOP, qui réunissent constructeurs, centres de recherche (INRIA, IFSTTAR, CEREMA) et pôles de compétitivité (MOV’EO, Systematic, VeDeCom).

Voici quelques acteurs majeurs illustrant la diversité des approches et l’envergure des expérimentations :

  • Waymo (Google) : pionnier reconnu, plus de 3 millions de kilomètres en conduite autonome validés.
  • Tesla : rend l’Autopilot accessible sur toute sa gamme électrique.
  • Renault et Volkswagen : moteurs de grands projets européens collaboratifs.

La Chine accélère, portée par Baidu, qui déploie des flottes expérimentales à vitesse grand V. Dans le sport automobile, le championnat RoboRace prépare une compétition repensée, sans pilote humain. Ce bouillonnement mondial redessine peu à peu la mobilité intelligente et transforme les liens entre l’homme, la machine et la route.

Capteurs, intelligence artificielle et algorithmes : les technologies qui rendent la voiture autonome possible

Dans l’univers des véhicules autonomes, la prouesse technique repose sur un écosystème complet : capteurs, intelligence artificielle, algorithmes. Chacun apporte une pièce au puzzle de la perception, de l’analyse et de la décision.

Les capteurs sont les sens du véhicule. Caméras embarquées, radars, ultrasons et LiDAR scrutent la chaussée, lisent la signalisation, détectent les piétons ou obstacles. Toutes ces technologies croisent leurs données pour offrir une lecture fiable et continue de l’environnement routier.

Le logiciel informatique orchestre la suite : il trie, classe et interprète les signaux des capteurs. L’intelligence artificielle prend le relais, modélise la scène, prédit les comportements, choisit quand accélérer, freiner ou éviter un danger. L’algorithme doit réagir à une vitesse fulgurante, quelles que soient les circonstances.

Pour structurer les avancées, la classification SAE définit six niveaux d’automatisation, du niveau 0 (aucune automatisation) au niveau 5 (autonomie totale, sans présence humaine requise). Plus on s’élève dans l’échelle, plus la machine s’impose face au conducteur. L’objectif affiché : atteindre une conduite hautement automatisée, capable de tout gérer, même dans les situations les plus complexes.

voiture autonome

Défis actuels et grandes questions pour l’avenir des véhicules sans conducteur

L’essor du véhicule autonome soulève bien plus qu’un défi d’ingénierie. C’est une remise en cause du rapport à la mobilité, une interrogation sur la place de la machine dans l’espace public et la sécurité collective. Trois axes concentrent les débats : fiabilité, acceptabilité, responsabilité.

La sûreté de fonctionnement occupe le devant de la scène. Comment garantir qu’une voiture autonome prendra la bonne décision face à un imprévu ? Un piéton inattentif, un animal qui traverse, un capteur défaillant : chaque scénario impose une validation rigoureuse, des tests à grande échelle, des certifications inédites.

Sur le plan légal, la convention de Vienne exige encore la présence d’un conducteur humain responsable. Certains États, comme la France, font évoluer leur législation pour autoriser la conduite sans intervention humaine. Les États-Unis multiplient les expérimentations, la Chine accélère, l’Europe finance des projets collaboratifs. Mais la diversité des normes et des pratiques rend le déploiement massif encore complexe.

Au cœur des discussions, les enjeux éthiques s’imposent. Qui programme les choix d’un système de conduite autonome en cas de dilemme ? À qui revient la responsabilité en cas d’accident ? Le constructeur, le développeur logiciel, le passager ? La question du traitement et de la protection des données suscite elle aussi de vives tensions.

Face à ces incertitudes, industriels, législateurs et chercheurs avancent prudemment. La voiture sans conducteur oblige chacun à repenser la confiance accordée à la technologie, ses failles, ses promesses, et sa place dans nos villes comme sur nos routes. Ce chantier ouvert dessine déjà les contours d’une mobilité où la frontière entre l’homme et la machine se redéfinit, chaque jour un peu plus.

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